La calebasse:Compagne de la vie jusqu’à la mort du peuhl

20 septembre 2023

La calebasse:Compagne de la vie jusqu’à la mort du peuhl

 

Est un récipient taillé dans le fruit d’un calebassier arbre dont les fruits sont  comestibles.

Compagne des grandes migrations peuhles de par son poids léger et sa capacité à s’empiler avec d’autres calebasses, elle est témoin de la naissance du peuhl, de sa traversée de la vie à travers diverses activités quotidiennes notamment : Le mariage, le baptême, la circoncision, le veuvage ou la toilette funéraire, elle permet aussi  de fabriquer des instruments de musique.

La calebasse peut être  issue d’une plante rampante ou d’un arbre dont les fruits peuvent avoir de proportions assez considérables selon les espèces  rencontrées. Ces fruits mousseux peuvent être fendus en deux tranches qui sont évidées pour donner deux récipients qui doivent être traités à l’eau chaude et au jus de tamarin pour neutraliser l’acidité des calebasses.

présent d’accueil d’hotes de valeur/Credit: Tkillah Tounkara
jatte de lait en fermentation/Crédit: Tkillah Tounkara
Calebassier en pleine maturation/Crédit: Tkillah Tounkara

Chez les peuhls du Foutah Djallon, l’usage de la calebasse est transversale et l’ustensile s’invite tant dans le sacré que  le profane et au quotidien.

La calebasse et la naissance chez les peuls du Fouta Jallon   

Depuis des temps immémoriaux, dès la naissance de l’enfant, une des accoucheuses prend l’enfant et lui donne son 1er bain. Une eau tiède préparée et présentée dans une calebasse que surveille une autre vieille femme ou une autre femme multipare.

La calebasse pendant l’initiation

Après la prime enfance et après les premiers pas à l’école coranique, les jeunes garçons et filles organisés classes d’âge, devront passer par l’épreuve du couteau ou de la purification. L’épreuve du courage tout simplement. Cette purification consiste soit  à circoncire soit à exciser les jeunes filles ou garçons de la communauté. Et ce n’était jamais un acte isolé. A l’heure de l’acte, l’officiant ou l’officiante transporte les lames servant à l’opération dans une calebasse.

Mais la veille déjà dans le cadre d’une circoncision, un plat pour exorciser la peur est partagé entre les garçons candidats au rituel et ce plat est souvent n bouillon d’herbes médicinales agrémenté de viande de bœuf ou de poulet.

La calebasse et le mariage :

Le mariage est une institution sacrée chez les peuls du Fouta et pour unir des personnes par les liens du mariage, des colas sont présentées à toutes les étapes entre la prétention et la célébration du mariage. Et ces colas ou le pain blanc préparés à l’intention des parents, amis et alliés, sont présentés dans une calebasse. Et plus encore, pour présenter la dot d’une mariée, la calebasse est plus que jamais présente.

La calebasse comme mobilier de cuisine au Fouta Jallon

Au  Fouta Djallon, à défaut de l’écueil en bois de figuier, ou les femmes traient les vaches, elles traient aussi dans des calebasses, laver les céréales, servir des plats ou fermenter le lait ou transporter les semis en direction des champs. Très souvent, pour les offrandes d’eau après la prière du matin, le rituel est accompli avec une petite calebasse.

L’usage de la calebasse en période de deuil   

Quand la mort endeuille une famille ou une communauté, la toilette funéraire est organisée selon le sexe de l’être décédé. Des hommes ayant de l’expérience et le savoir, ou des femmes d’âge mur et qui ont les mêmes qualités pour faire la toilette. L’eau est apportée dans 3 calebasses : une grande, une moyenne et une petite et généralement ces calebasses étaient gardées dans un coin de la maison pour ces fins. Les vieilles personnes choisissent de leur vivant leur linceul et les calebasses qui serviront à leur toilette funèbre. Après cet usage, les calebasses sont gardées par l’un des purificateurs notamment le plus vieux.

De la même façon, en période de viduité, l’épouse dont le mari est décédé tient des calebasses  qui lui permettent de  faire sa toilette et les autres rites liés à cette période.

La calebasse, instrument de musique

Dans la sphère culturelle des peuls du Fouta Djallon, la calebasse est aussi utilisée par les griots nyamakalas, dans leur art de réjouir la communauté. Elle est utilisée comme percussion et le joueur se pare de bagues en métal pour marquer le rythme. A ce genre de calebasse, un traitement spécial est administré. Et elles sont d’une résistance particulière parfois même étonnante, car on a du mal à imaginer un homme debout sur une calebasse, ou une calebasse qu’on frappe plus de 30 ans sans qu’elle ne rompe.

Pour la confection du balafon (xylophone), pour les diverses gammes des calebasses de différents dimensions sont utilisées comme caisse de résonance.

A cela, on peut rappeler que la calebasse  est aussi utilisée pour accueillir un étranger de marque, dans ce cas de figure, la calebasse est emplie d’eau, de colas ou de céréales que l’on présente au visiteur.

Le sens d’un tel cadeau est de mettre l’accent sur la déférence due  au destinataire.

Précision, le contenu de la calebasse dans ce cas ne détermine aucune hiérarchie dans le cadeau offert.

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