Kebali : une histoire écrite en lettres d’or au Fouta Djallon

Article : Kebali : une histoire écrite en lettres d’or au Fouta Djallon
Crédit: Ousmane
26 février 2022

Kebali : une histoire écrite en lettres d’or au Fouta Djallon

Kebali est l’une des 9 provinces du royaume théocratique du Fouta Djallon, ce royaume qui s’était constitué sur la base du culte musulman, de la volonté de répandre l’islam et qui a duré environ deux siècles environ avec une organisation politique révolutionnaire pour l’époque.

Bien avant la constitution américaine considérée comme une référence, le Fouta a exploré certains aspects de la démocratie moderne avant bien de sociétés.

Au Fouta Djallon, il existait le principe de l’alternance démocratique avec deux grands partis : les Soryas, descendant ou militants de l’Almamy Sory et les Alayas descendant ou militants du premier Almamy Karamoko Alfa. Des rudiments du droit humanitaire existaient avec l’interdiction de tuer les femmes et les enfants en période de guerre. Le Fouta théocratique avait un pouvoir politique qui reposait sur un collège de sage réunis dans une sorte d’assemblée à deux niveaux.

Le Fouta théocratique avait une capitale politique qui était Timbo. Il avait aussi un site de couronnement et d’intronisation des chefs, Fougoumba.

De ce glorieux passé, Kebali est tour à tour devenu un poste administratif, une localité coloniale, un arrondissement de base et une sous-préfecture de nos jours.

Le choix de parler de cette ancienne province médiévale locale est motivé par le fait que progressivement les vestiges de ce glorieux passé sont entrain de s’estomper les unes après les autres et les jeunes générations risquent de perdre de vue que même la plus vieille mosquée du Fouta y a été érigée dans le district de Konkobala. (Le patrimoine est sous le péril d’une construction moderne en dur.)

Fondation de la localité de Kebali

A se fier aux propos d’un historien originaire des lieux, Alpha Amadou Sow, Kebali aurait été fondé par un berger peuhl, Mama Gourdho  Macinanke venu du Macina avec trois de ses enfants : Oury, Sory et Kaana vers 1692.Cette famille était lettrée et est arrivée à la tête d’un cheptel et armé de la parole divine, le Coran.

Toponymie de Kebali : La confrontation de deux versions

Traditionnellement, le Fouta Djallon à la base était la patrie des Djallonkés agriculteurs animistes qui en occupaient toute la surface et progressivement la quête d’espaces de pâturage a conduit les peuhls à les rejoindre par vagues successives jusqu’à l’arrivée des peuhls islamisés qui ont conquis les terres et imposé l’Islam.

Origine du nom Kebali selon les Djallonkés premiers habitants du Foutah :

Pour ce premier cas, Kebali serait tiré du jargon Djallonké, Ke signifiant un homme et Ba  l’ampleur de sa constitution physique pour dire qu’il était costaud,selon ctteversion la contraction entre ces deux mots aurait produit Kebali.

Origine du nom Kebali selon les Peuhls :

L’arrivée massive des peuhls engageait un autre enjeu, celui de la cohabitation entre Peuhls éleveurs musulmans et Djallonkés agriculteur animistes, cohabitation qui allait sans doute faire se frictionner deux entités que tout oppose. Alors, les Peuhls ont prononcé cette phrase :

« Kebhodhein noo dinaa tabitira… » Littéralement battons nous pour faire triompher  la religion (NDLR : islam).

L’aristocratie locale de Kebali

A Kebali, les grandes familles sont au nombre de 5 y compris les descendants du fondateur dont chacun des trois enfants est ascendant d’une branche.

Ainsi le fils aîné de Maama Gourdho, Oury est l’aïeul des Ourylanke, le puiné Sory est l’aïeul des Maama Sorybhe et le benjamin Kaana celui des Maama  Kaanabhe.

A ces trois familles originelles se sont greffés les Thierniyaabhes et lles Dayebhes.

Aussi, il convient de signaler que Kebali comme toute la zone de l’actuel Dalaba était reconnu pour la dextérité de ses hommes dans l’art de construire des édifices d’habitation ou cultuels avec l’art de couvrir le toit de paille en superposant les rangées de bottes de paille (Teintuugol).

Case de couronnement des Almamys à Fougoumba
Crédit photo: Ousmane Tounkara toit de la case de couronnement des Almamys à Fougoumba(Dalaba)
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