L’origine de la légendaire hospitalité foutanienne
Dans l’ancien Fouta Djallon, les faibles, les orphelins, les étrangers et les démunis, faisaient l’objet d‘une grande attention sociale.
L’étagère traditionnelle katanaal
Ainsi, dans chaque case était érigée une sorte d’étagère de terre dont le nom local est katanaal, sur laquelle trônaient des calebasses emplies de lait ou de céréales à préparer, et strictement réservées aux étrangers qui pouvaient frapper à votre porte.
Cette provision ’’kalimbalin’’ était régulièrement changée et permettait aux peuhls d’alors de ne jamais se faire surprendre par une visite.
L’étranger, dans le pulaku, était nourri, logé et respecté sans frais et pouvait rester chez son bienfaiteur tant qu’il le voulait, sans que ce dernier n’ose lui demander au risque de l’offusquer quand est ce qu’il reprendrait la route. De même, un étranger ne pouvait reprendre sa route tant qu’il n’avait pas l’aval de son hôte.
Thierno Lembu : masque d’origine djallonké
Masque en bois, noir qui constitue l’un des derniers vestiges du passé animiste au Fouta.
Après l’islamisation, comme le masque n’était pas cultuel, il a par endroit échappé à la table rase. Son pot se faisait à l’occasion des grandes récoltes par ceux qui n’avaient pas produit, faute de foncier, ou parce qu’âgés ou malades.
Le porteur du masque devait faire le tour des maisons du village, où on lui remettait une calebasse du produit agricole cultivé par la famille visitée. A la fin, les hommes-masques mettent en commun ce qu’ils ont pu récolter et se le partagent équitablement.
Au passage des hommes munis du Thierno lembu, les enfants sont généralement soit au lit, soit volontairement occupés à suivre un conte chez l’un des patriarches, le but étant de les empêcher d’identifier celui qui est venu chercher le bol du nécessiteux.
Commentaires