Le ’’tunni’’ : Cette merveilleuse flûte pastorale dont on ne sait pas grand-chose de nos jours

Article : Le ’’tunni’’ : Cette merveilleuse flûte pastorale dont on ne sait pas grand-chose de nos jours
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26 avril 2020

Le ’’tunni’’ : Cette merveilleuse flûte pastorale dont on ne sait pas grand-chose de nos jours

Le folklore peuhl du Fouta Djallon est riche de plusieurs instruments de musique dont le plus connu est incontestablement la flute pastorale en pular ‘’serduu’’ ou encore ‘’tambiruu’’ mais à côté de cet instrument qui n’est plus à présenter existe aussi un autre de la  même famille des instruments à vent un  cousin moins populaire certes que la plus flute pastorale habituelle mais qui est d’une originalité non moins éloquente.

Cette catégorie de flûte en poular s’appelle ‘’tunniru’’.

Différence entre tambin et tunni

La différence réside au fait que le  »tambin » ne   comporte que trois trous alors que le ‘’tunni’’ en comporte 5 et se termine sur des anneaux fait à base d’un certain type de calebasses, chose qui apporte la particularité et le charme  captivants du son de l’instrument.

Origine :

En Guinée l’instrument se localise principalement dans la région  de Mamou et des légendes comme  Sory Kandia Kouyaté le chantre de la révolution se faisait accompagner de lui pour bien de ses prestations.

Aujourd’hui dans la région Foutanienne, l’un des derniers ‘’tunni’’ est la propriété d’un maitre de la parle dénommé Koumana Bah originaire de Pita, l’homme est à la tête d’un  collectif de 14 artistes tous totalement voué au sauvetage de la culture pastorale, pour lui culture et tradition sont indissociables.

L’homme connait le rôle des gaoulos, Djelis et autres gnamakalas dans nos sociétés d’essence traditionnelle et il se voudrait continuateur de cet art traditionnel même s’il avoue que de nos jours léguer son savoir faire n’est pas chose aisée à cause  des sabotages et du manque de respect de certaines personnes qui considèrent la pratique de la musique comme une activité profane.

Pourtant, sans coup férir, Koumana Bah explique :

«  je n’ai pas appris ce métier je l’ai hérité de mes deux parents … »

Tout e précisant que son instrument lui a tout donné, il met un accent sur la force de l’héritage de son savoir faire qui ressort aussi de son fort caractère :

« Si de tes parents tu as hérité le vol ou le mensonge pratique le avec tout le cœur, fais en un art… »

Conscient de l’enjeu de la disparition du savoir faire musical local et des instruments locaux soumis au diktat des instruments importés, le tunni de Koumana Bah continue de faire le bonheur de certains nostalgiques des valeurs traditionnelles et l’homme est prêt à accompagner le musée du Fouta dans son nouveau challenge, celui de reconstituer un noyau important des instruments de musique du folklore peuhl ainsi que de l’enregistrement des classiques de ce mine culturelle d’une rare authenticité.

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