Le lévirat : Une tradition qui jette des familles entières dans les griffes de la mort

6 novembre 2017

Le lévirat : Une tradition qui jette des familles entières dans les griffes de la mort

L’astre sélène avait décidé de se montrer dans toute sa splendeur. La nature exhalait son parfum de verdure et le silence n’était déchiré que par le concert des grillons.
Chez les Diallo, l’ambiance était à la joie .On y célébrait le mariage d’un des cadets de Gassim disparu il y a 5 mois avec sa veuve.
Tout le monde considérait Bella comme un exemple de droiture à conserver dans la famille.
Tous ces 7 frères étaient candidats mais Bouba a eu les faveurs.
Etait ce un mariage de cœur ? de raison ?avait-elle le choix ?alors que la tradition qui l’a bercée la faisait figurer dans l’héritage ?
…le couple vivait ensemble depuis trois mois t la virilité de Bouba s’était exprimé.
Depuis qu’il avait su l’état de sa femme, Bouba avait raréfié ses sorties. A femme avait été en consultation la veille et depuis ne montrait pas le nez.
Les rides qui barraient le visage de Bella n’échappèrent pas Bouba qui lui demanda pourquoi ?
« rien de grave, la femme qui me suit souhaite que je m’y rende avec mon mari »
Alors le malaise migra vers chez Bouba.
Le lendemain le couple prit la route et rapidement la moto du mari dévora les kilomètres.
Par chance, la queue n’était pas longue et le couple s’installa.
Puis, Belle s’entendit héler, la voix était celle de ‘’sa’’ sage femme, elle entra suivi de son mari.
Subtilement l’agent de santé leur souhaita la bienvenue et plaisanta sur l’état de la route pour briser la glace.
Bouba joua le jeu , bien que peu rassuré. Elle demanda au mari de se prêter à un petit examen sanguin de routine, il acquiesça de la tête. Il souleva les manches de son boubou et siphonna quelques millilitres de sang. Revenez demain pour les résultats fit une nouvelle fois la bonne dame.
Le chemin du retour fut silencieux et Bouba comprenait mieux le silence de Bella des jours d’avant.
Sans le dire Bouba était appréhensif au vu de cet examen,il en perdait l’appétit.
Le lendemain Bouba qui n’avait dormi que peu exempta sa femme du voyage .Il avait décidé d’aller seul au rendez vous. II priait en silence.
A son arrivée, comme la veille ,il y avait peu de monde et on le reçut avec la même gentillesse.
Un bref regard circulaire permit à l’homme d’identifier une enveloppe blanche scellée à portée de main de l’agent de santé.
Comme la veille, elle fit un speech avant de pousser l’enveloppe scellée vers Bouba.
« quelque soit le résultat revenez nous voir »
C’était là l’instant de vérité. Ce moment ou de la vie à la mort il n’y a qu’un mince pas. Cet instant où, le temps d’un clignement d’yeux ta vie entière reviens à la surface.
Bouba décida d’emporter l’enveloppe mais son interlocutrice aurait pu parier qu’il l’ouvrirait avant la maison.
Il prit congé, glissa l’enveloppe scellée dans la poche ventrale de son boubou et sortit.
Sur le chemin du retour, dubitatif et inquiet il fit halte sous un manguier, décacheta fiévreusement l’enveloppe en retira un papier blanc avec des entrées qu’il ne lut pas, posant son regard furtif sur l’inscription en rouge au feutre « positif ».
Ce mot venait de le condamner à mort. Le papier lui glissa des doigts, ses pieds lâchèrent, des larmes perlèrent son visage.
Il en voulut alors à son défunt frère qui venait de le condamner ,sa famille et la tradition eurent leur dose de malédiction ,il s’en prit à lui même et regretta de ne pas avoir céder Bella à l’un de ses 6 autres frères.
Il maudit le lévirat qui sur le coup le poussait à une mort certaine, le sororat et tous ces coutumes qui pouvaient exposer à une mort certaine…

Partagez

Commentaires

alhassane
Répondre

Une tradition à laquelle nous devons nous méfier. Merci pour ce billet plein d'enseignement